Guy Carron : Les confesseurs de la foi dans l'église gallicane à la fin du dix huitième siècle : tome premier

( 214 ) de l'échelle, on lui demande encore si elle veut faire le serment. cc Non, non, répond– » elle à l'instant>>. Un soldat lui offre sou bras pour l'aider à monter sur l'échafaud; et elle lui dit d'une voix ferme : cr Je monterai bien » seule >>. Le bourrean se présente pour lui couper· les cheveux. (( Je vous en ai' l ni fait– )) elle observer, épargné la peine ». Quand elle est montée sur l'échafaud, on lui propose de nouveau de prêter le serment schismatique. (( Non, non>> , répond- elle; et, levnnt les yeux vers le ciel, elle ajoute : c< Mon Dieu ! faut-il >i mourir d'uue mort si douce, moi qui vous » ai tant offensé, et vous qui avez tant souf– J> fert pour moi>>! ! ! On lui lie les mains der– rière le dos, on la couche, on l'attache sur la planche fatale. «Malheureuse, lui crie-t-on en– )) core, quelle fureur te porte sous les coups de i1 la mort? tu vis encore; dis une parole, et tu >J es saUvée >>. A ces mots, elle fixe le ciel ponr Ia: deruiôre fois, et, jetant un profond soupir, elle s'écrie : c< Préférer une vie passa– >> gère et périssable à une vie glorieuse et im– >> mortelle! non, non, plutôt mourir n ! Elle s'incline sous l'hon·icidc couteau, sa tête tom– be; et la vierge, disons mieux, l'héroïne chré- e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_74 (1)

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