Guy Carron : Les confesseurs de la foi dans l'église gallicane à la fin du dix huitième siècle : tome premier

( 192 ) toutes les communautés de la ville, pour y forcer les religieuses de danser autour de ce monument d'une monstrueuse et sacrilége im– piété. Le corps du seniteur de Jésus-Christ allait être traîné sur la claie dans toutes les ru es d'Alençon, lorsque M. Lalouette, ce curé con stitutionnel de la ville, qui avoit mani– festé ta11t d'effroi, s'en relève tout à coup, se précipite au milieu de ces hommes que l'on eût pris pour autant de bêtes féroces, se jette à leurs pieds, les conjure, les larmes aux yeux, de lui laisser ce cadavre, pour qu'il puisse l~i accorder une sépulture con\"enable. Ce ne fut qu'après plus de deux heures d'instances et de supplications qu'il obtint l'objet de sa deman· de. Il fit transporter le corps du vertueux dis– ciple de saint François dans le cimetière, où sa tê te avoit été déjà déposée par la pieuse femm e qui l'avoit dérobée aux outrages impies q u'o n l ui préparoit. Cette courageuse démar– ch e clu prêtre constitutionnel ne demeura pas sans r écompense. Ne seroit-il pas naturel de la considérer comme la cause de sa conversion et de son repentir pour le délit.qu' il avoit com– mis par la prestation d'u~ serment schismati– que'? Peu de jours après, M. Lallouette fut frappé e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_74 (1)

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