Guy Carron : Les confesseurs de la foi dans l'église gallicane à la fin du dix huitième siècle : tome premier

( 190 ) genoux , et se sert d'un mauvais couteau dotit elle lui scie la gorge. Cette abominable opé- 1·ation fut longue; le monstre fatigué se fit, à plusieurs reprises, aider par sa fille, qui, dans les intervalles, se jouait avec la chevelure tle l'homme de Dieu. Un garde national, jardi– nier de sa profession, et qui alors étoit dans l'ivresse, traverse le lieu de l'affreux homicide; accablé des tourmens auxquels le juste étoit exposé : " Achevez-le donc, s'écria-t-il hors )) de lui-même: faites-le plutôt, r épond-on, " puisque vous avez un sabre '1; et il s'en servit pour détacher entièrement la tête. Cette tête, séparée du corps à coups de sabre et de couteau, est portée sur la boutique d'un traiteur par ces deux impitoyables femmes. Dévorées d'une soif de cannibales , elles s'eni– vrent de vin, boivent à la santé du confesseur de Jésus-Christ, et vomissent mille blasphèmes. La mère et la fille furent traduites, trois ans ::iprès, au tribunal criminel : la mère fot exé– cutée à Alencon; la fille, en considération de son âge , se vit condamnée à quelques an11ées de réclusion. Les autres assassins, dont plu– sieurs sont encore vivans, échappèrent aux: recherch~s de la justice, et ont. profité des e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_74 (1)

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