Guy Carron : Les confesseurs de la foi dans l'église gallicane à la fin du dix huitième siècle : tome premier

( 189 ) avoit quarante-deux. Sa tête tombe de l'un sur l'antre et les ensanglante tous. Parvenue sur la place puhlique, elle s'y recueille, joint les mains, lève les yeux vers le ciel. Au même instant un autre monstre lui donne un vio– lent coup de pied et lui enfonce les mains dans la poitrine. Le juste, épuisé par ses chutes fréquentes et par les coups qu'on lui a portés, est privé de toute connoissance et respire encore. On parle de lui couper la tête; mais on n'a pas d'ins– trumens convenables. La bande de bourreaux, effrayée ou rassasiée du spectacle qu'elle avoit sous les yeux, s'étoi t en partie retirée, et dans ce nombre tous les homm,es qui portaient des armes. Il ne restait plus que quelques femmes du peuple et des hommes suant Je crime à l'envi les uns des autres. L'infame assassinat ~e consommait sur la place, sous les fenêtres de la municipalité, qui, si la terreur ne l'eût pas comme pétrifiée, aurait pu facilement mettre fin à de si grandes horreurs. Une fem– me, disons mieux, une furie, aidée de sa fille âgée de quatorze à quinze ans, se charge de porter le dernier coup au martyr. Elle s'assied à terre , appuie la tête de sa victim'e sur ses e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_74 (1)

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