Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle

72 " A. " LES EVEQUES DE FREJUS jeune roi avait été assassiné. Obligé de quitter aples, le délégué pontifical vint rendre compte au Souverain Pontife de ce triste évènement. Avant son départ il avai t fait re~tituer et appliquer en œuvres pies les biens laissés à cette intention par la reine de Sicile, Sanche. Une autre légation importante lui était donnée en 1347. Le roi de France venait de rendre des ordonnances qui confisquaient au profit du Trésor royal les ~evenus des prélats et autres personnages ecclésiastiques absents du royaume; il aurait luême, d'après quelques historiens, fait incarcérer plusieurs cardinaux qui s'étaient opposés à leur exécution. Clément VI le délégua auprès du roi avec Pasteur « de Serrescudério », archevêque d'Embrun, pour obtenir la révocation des ordon– nances attentatoires à la liberté de l'Eglise. Quelques biographes ont prétendu que pour le récompenser de ses services, le Souverain Pontife aurait offert la pourpre cardinalice à Guillaume LanlY. Celui-ci l'aurai t refusée « parce que, disait-il, elle avait trop d'éclat et trop peu de travail pour otre-Seigneur » ; mais il aurait consenti à accepter le patriarcat de Jérusalem. Celte dignité, d'ailleurs purement honorifique, n'obligeait pas à la résidence. Avant comme après lui, plusieurs évêques en furent revêtus sans qu'aucun d'eux ait quitté pour cela son siège épiscopal. Tout ce qu'on a écrit sur son prétendu voyage à icosie, dans l'île de Chypre, où le patriareat de Jérusalelu avait été transféré, n'est qu'un récit imaginaire. La pièce qu'on a citée pour l'établir, dit M. lbanès (1), prouve le (1) Gallia nov. l, col. H68. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_212