Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle

DU XIII d A LA FIN DU XVIIIe SIÈCLE (.59 des fidèles baisant le cercueil, déposant des fleurs, des objets de piété qu'ils emportaient ensuite comme autant de reliques. Dieu manifesta par d'éclatants miracles la gloire de sa servante. Plusieurs a veugles recouvrèrent la vue ~ de nombreux malades furent guéris et après trois jours les membres de ce corps virginal conservèrent leur flexibilité» (1). Jean XXII, qui connaissait les vertus de Rossoline, résolut, comme il j'avait déjà fait pour saint Louis de Brignoles, de procéder à sa canonisation. Par ses ordres l'évêque de Fréjus fut chargé d'exhulner les précieux restes de l'illustre défunte. Barthélemy Grassi remit la délégation du siège apostolique au frère de la sainte, Elzéar de Villeneuve, élevé depuis peu de temps du chapitre de Fréjus au siège épiscopal de Digne. En outre il autorisa Elzéar à consacrer la chapelle du monastère qui venait à peine d'être achevée. La consécration eut lieu pendant la semaine de la Pentecôte de l'an 1334 et le corps de la sainte fut exhumé, au milieu d'un grand concours de peuple, )e dimanche de la Trinité. « Après cinq ans de séjour sous terre, ce corps virginal fut trouvé frais et vermeil, les yeux mêmes avaient conservé leur pur et brillant éclat, on eut dit la sainte vivante, on eut cru qu'elle allai t parler. Poussé par une inspiration qui lui semblait venir du ciel, Elzéar détacha ses yeux de leur orbite a vec un grand respect, il les déposa dans un reliquaire d'argent où le regard ému, aujourd'hui encore après plus de cinq siècles, peut constater leur permanente incorruptibilité» (2). (1) Vie de sainte Rossolille, par M. le chanoine Arnaud, curé-doyen d'Ollioules, p. 84. (2) Id. p. 95. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_212

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