Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle

------,...------------~-------- 50 " A " LES EVEQUES DE FREJUS appartenait simultanément à l'évêque et aux chanoines, ce qui occasionnait d'incessants conflits. Souvent les deux juridictions réclamaient le Inême criminel, ou bien le coupable condamné par le bailli de l'évêque était absous par celui du chapitre. Bien que depuis l'arrivée de Jacques Duèze les chanoines n'eussent plus nommé de juges, ils ne manquaient jamais de se plaindre et même d'entraver l'action de la justice lorsqu'un accusé était traduit devant le tribunal de l'évêque. Cette anarchie dans l'administration de la justice encourageait tous les crin1es; il n'y eut pas de n1éfaits dont Fréjus ne devint le théâtre. Assurés de leur impunité, les malfaiteurs accouraient de toute part, tandis que les honnêtes gens, dont la sécurité et l'existence même étaient menacées, abandonnaient la ville épiscopale. Les chanoines s'émurent de cette situation déplorable et, pour y remédier, ils offrirent à Jacques Duèze, en échange de certaines concessions, l'abandon de leurs droits de justice. L'affaire fut. reluise par l'évêque de Fréj us a u jugement de plusieurs arbitres qui se réunirent à Aix et rendirent, le 25 avril 1301, en présence de l'archevêque, la sentence suivante: « L'évêque aura désormais l'exercice de la justice sur toute l'étendue du territoire de Fréjus, excepté sur le territoire du Reyran, où les chanoines garderont leur juridiction. Le chapitre recevra, à titre de compensation, une pension annuelle de bié, dont l'évêque fixera plus tard la quantité sur les églises de Ramatuelle, Gassin, la Môle ~ Entrecasteaux, la Moure, Miramas, le Revest, Villepey, Taradeau, Salernes, InteT'vallis et Sainte-Marie du Luc. L'évêque et le chapitre conserveront chacun l'usage de leur four et quand les anniversaires et les e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_212

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