Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle

DU XIIIe A LA FIN DU XVIIIe SIÈCLE 465 L'évêque du Var fut sacré, le 22 111a1, à Paris, par Gobe], n1étro– politain de la Seine, assisté des évêques de l'Eure et de la Meuse. Le lendemain l'intrus publiait une lettre pastorale dans laquelle il se disait effrontén1ent « évêque par l'ordination apostolique et en la COn11TIUnion du Saint-Siège». Il fit son entrée solennelle à Fréjus, le samedi 25 juin, au milieu d'un cortège de fonction– naires et d'un nombreux clergé venu processionnellement à sa rencontre. Les gardes nationales de Fréjus eL de St-Raphaël, ainsi qu'un détachement de troupes de lignes venu de Dragui– gnan formaient la haie sur son passage. Sur le seuil de la cathédrale, le curé Maurine, devenu premier vicaire épiscopal, harangua Rigouard qui prêta le serment, après un discours de circonstance prononcé par le président du directoire départe– mental. La cérémonie se terluina par le chant du Te Deum (1). Emluanuel de Bausset protesta contre le fait accompli. Une ordonnance épiscopale du Iuois d'octobre, dont il prescrivait l'affichage, signifiait sa condamnation « au sieur Rigouard-, se disant évêque du départeluent du Var, évêché inconnu dans l'Eglise ». Voici, d'après l'historien du Schisme constitutionnel, le résumé de cetLe ordonnance: 1 0 L'évêque de Fréjus déclare expirés les délais accordés aux (1) Arch. déples, L. 1084. - Nous n'a\'ons pas à relater les faits et gestes dc l'intrus. Disons seulement que le mécontentement succéda bientôt, à Fréjus, à l'enthousiasme des premiers jours. Ne se sentant plus en sûreté au milieu d'une population qui ne lui cachait pas ses sentiments hostiles, Ri 60uard alla, au commencement de l'année 1793, résider à Lorgues où il fut suivi pal' une partie seulement de ses vicaires épiscopaux. Quand la Con– vention eut aboli tout cuite public, l'ex-évêque constitutionnel du Var se )'etira à Solliès– Pon t, où il ID0 uru t 1e 15 ma i 1800, e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_212