Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle

DU XIIIe A LA FI DU XVIIIe SIÈCLE 449 l'être le plus malheureux; je ne puis croire que cette situation affreuse me soit réservée et par vous». Bientôt le ton du prélat se radoucit: « Si je ne vous avais pas regardé, mon cher Martin, comnle lllon ami, lui écrit-il le 29 février, je ne me serais pas livré, comme je l'ai fait dans ma dernière lettre, à vous exprimer ma situation; ce n'est qu'avec ses amis que l'on parle avec une franchise qui est quelquefois plus vive qu'elle ne devrait être. Je vous parlerais avec la même effusion de cœur de mes plaisirs que je vous ai exprimé mes peines ». Nouvelles protestations d'amitié le 4 mars: « Vous avez vu par ma dernière lettre, mon cher Martin, que mon amitié pour vous ne pouvait souffrir la plus légère altération, ainsi nous nous sommes affligés mutuellement, faute de nous entendre; au reste, vous avez vu ma confiance par mon dernier envoi, vous arrangerez comme vous voudrez les intérêts ». L'année suivante les rapports se tendent de nouveau: « Vous me boudez, mon cher voisin, dit le prélat dans une de ses lettres, il y a des siècles que vous ne m'avez écrit ». Quatre ans après, la rupture est complète. Emmanuel de Hausset qui vient d'acheter le domaine de Sainte-Rossoline, presse son débiteur, exige un règlement de comptes. Mais celui-ci fait toujours la sourde oreille. A la fin le préla t perd pa tience: « Je vous ai écri t, Monsieur, au mois dè janvier dernier, lui n1ande-t··il, et ma lettre contenait des affaires importantes; j'ai lieu d'être plus que surpris de ne recevoir aucune réponse de vous; j'avoue que c'est la première fois de ma vie que j'ai éprou vé un procédé de cette espèce et j'ai lieu de croire que cet oubli de votre part sera réparé». C'était trop attendre de l'indélicatesse d'un parvenu. vec son argen t, 1'évêque perdi t e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_212

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