Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle

DU XIIIe A LA FI DU XVIIIe SIÈCLE 429 minatoire jeta l'émoi dans le conseil communal. Il fut décidé à l'unanimité qu'on ferait respectueusement observer à l'évêque que « les consuls n'étaient pas tenus de lui rendre les devoirs qu'il exigeait, car la bienséance seule, le respect et la vénération les y avait jusqu'ici engagés» (1). Nouveau conflit quand le prélat voulut qu'on lui soumit, pour les approuver} les nouveaux règlements de police. Sur le refus des consuls d'obtempérer à sa demande, Emmanuel de Bausset saisit le Parlement de la question et partit pour Paris. Le 5 janvier 1773, il écrivait aux nouveaux consuls, en les re– Inercian t de leurs vœux de bonne année: « Je rends justice à votre attachement et à la sincérité de vos souhaits, je reçois les télnoi– gnages que vous m'en donnez avec. reconnaissance; je ne doute pas que votre vigilance et votre sage conduite ne justifient le choix de vos concitoyens et je me flatte que, connaissant mes sen– timents pour le bonheur de mes vassaux, vous ne suivrez pas l'impression de gens qui ont cru faire connaître leur patriotisme par l'oubli de tous les devoirs vis-à-vis de moi. Vous pourrez assurer vos concitoyens qu'ils trouveront toujours en nloi un père qui, en plaignant ceux qui s'écartent de ce qu'ils doivent, ne sacrifie pas l'avantage public à leurs démarches peu décentes et méprisables» (2). Malgré la sévérité de ce langage, les Fréjusiens eurent le bon esprit de cOlnprendre qu'ils avaient tout intérêt à vivre en paix avec leur évêque. Lorsque Emmanuel de Bausset rentra l'année (1) Fonds du docteur Pascal. (2) Arch. cles Ile Fréjus. Délibération du 21 mars 1774. - Fonds du docteur Pascal. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_212

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