Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle

DU XIIIe A LA FIN DU XVIIIe SIÈCLE 425 née (1). Avant de rendre publique sa détermination, et dans le but de ménager les susceptibilités des habitants, il proposa d'établir à Fréjus un petit séminaire, à la création duquel serait employée une somme de 30,000 livres. La méfiance des Fréjusiens déjoua ses calculs. Loin d'être satisfaits, les consuls déclinèrent cette offre séduisante dont la ~rompeuse générosité cachait le but se– cret. Ils écrivirent au prélat pour le remercier « de ses attentions continuelles sur tout ce qui pouvait être à l'avantage de ]a ville et le supplier en même tenlps de vouloir bien rassurer les habitants sur la crainte de voir transférer ailleurs le grand sén1inaire après l'établissement du petit, crainte que le souvenir de ses bontés devrait avoir dissipée, mais qne des bruits depuis long– temps répandus et l'importance de l'objet n'ont que trop accré– ditée » (2). Les Fréjusiens ne s'en tinrent pas là. Dans les séances des 10 et 20 février 1771, le conseil communal résolut d'user de tous les moyens, d'épuiser toutes les juridictions « pour arrêter le coup fatal dont la ville était menacée ». Il fut décidé que l'on Inettrait le supérieur du séminaire en dernellre de se faire déli– vrer le legs de Pierre de Castellane. Les consuls écrivirent dans ce but à l'héritier du prélat défunt, et se rnirent à la recherche (1) Le séjour .de Draguignan nf' lui fut pas plus heureux lju'à son prédécesseur, !'Î ou en juge par cette lettre écrite dix ans plus tard, où il exhale en termes particulièrement vifs sa mauvaise humeur contre les habitants: .. J'ai voulu, eu tillant à Draguignan, répondre à la confiance de la province j au lieu d'y trouver des gens éclairés sur leurs intérêts et just(·s~ j'ai trouvé des gens de mauvaise foi el des brigands (sic/~. (Lettre du 3Janvitlr 1779. Papiers de la famille Latil, etc.) (2 J Arch. cita de F'réj us, BB 28. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_212

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