Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle

DU XIIIe A LA FIN DU XVIIIe SIÈCLE 395 leur intimer l'ordre de cesser. Refus des pénitents. Alors Martin du Bellay se rend lui-même auprès d'eux, mais ses paroles sont couvertes par des protestations et des clameurs InJ urieuses. Force resta cependant à l'autorité épiscopale. La chapelle fut fermée et la censure ne fut levée, au bout d'un an, qu'après la soumission des mutins (1). Ce n'était pas la première fois que les Fréjusiens donnaient à ~1artin du Bellay de graves sujets de mécontentement. Nous citerons à ce sujet une lettre assez curieuse adressée quelques années auparavant à son ami d'Augéry, procureur du roi à la sénéchaussée de Draguignan, dans laquelle le préla t se plain t, avec son franc parler habituel, de J'incurie du juge et du viguier de Fréjus qui laissent un tenancier de tripot exercer impunément sa coupable industrie: « Lorgues, ce 8 août 1744. « J'ai toujours remarqué, monsieur, que l'on faisait beaucoup de sottises à Fréj U3 quand je n'y étais pas, sans préj udice de celles que l'on fait quand j'y suis. Et je puis vous assurer, rnonsieur, que j'en suis aussi mortifié que vous. J'ai un juge, j'ai un viguier, mais ce n'est pas ma faute s'ils ne sont pas attentifs à l'art.icle du jeu qui est ce qui comme à vous me fait beaucoup de peine, car c'est la source de tous les maux que nous voyons vous et moi. « Je parlerai à M. de la Tour (2), mais je vous donne tous mes pouvoirs et pour l'amour de Dieu faites un exemple et murez la (1) Aff·h. déples. Insin. eccUs. (2) Intendant général. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_212

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