Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle

386 ~ A ~ LES EVEQUES DE FREJUS Enfin, le concile se réunissait une dernière fois (20 septembre), et après une séance de cinq heures condamnait, à l'unanÏlnité, l'instruction pastorale de Soanen « cornme téméraire, scanda– leuse, sédi tieuse, ioj urieuse à l' Egli se, a ux évêques et à l'auto– rité royale, schisillatique, remplie d'erreurs et fomentant des hérésies ». L'évêque de Sénez fut suspendu de toute fonction sacrée et l'administration du diocèse confiée à l'abbé de Saléon. Quand il apprit sa condarnnation et le choix fait par le concile: . « Ah 1 s'écria-t-il, mon diocèse est perdu! cet homille va le per– vertir, il aura bientôt détruit tout ce que j'ai fait; je ne connais que cinq ou six prêtres qui soient capables de lui résister quelque temps et peut être encore seront-ils les premiers à se rendre ». C'est ce qui arriva. Ses rares partisans se soumirent et bientôt après tout rentra dans l'ordre (1). Soanen envoya à tous les évêques une protestation renfermant quatorze griefs contre le concile d'Elnbrun et fit paraître au sujet de la sentence qui le frappait une consultation de cinquante avocats du Parlement de Paris. Ce mémoire hérétique fut con– damné, le 3 juillet 1728, par un arrêt du conseil d'Etat auquel donnère~t leur adhésion motivée trente- et- un cardinaux et évêques de France assernblés extraordinairemen t à Paris par les ordres du roi. Le 10 août, une lettre pastorale de Pierre de Castellane publiait dans le diocèse l'avis de l'assemblée: « Rien de plus affligeant pOUl' les vrais fidèles, M. T. C. F., (1) Bibliothèt{ ue du grand séminair e. Relali on manuscrite du concile d'Embrun don t 1 personne ne soupconnait l'existen~e et qui nous est tombée sous la main par un hasard providentiel. Nous ignol'ons S'Il existe une autre bi~toire de ce concile. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_212

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