Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle

DU XIIIe A LA FIN DU XVIIIe SIÈCLE 383 il parvint à obtenir l'annulation d'une délibération du conseil conlmunal de Fayence excluant des charges électives les fer– rniers de l'évêché (1). Depuis Pierre de Camelin, le service religieux de Saint-Paul de Fayence, qui n'était pas encore érigé en paroisse, était fait par un simple desservant. En 1737, Gaspard Mireur obtenait subrepticement du vice-légat d'A vignon, la cure de cette église, don t le ti tulaire, disait-il, était depuis longlemps inconnu: subterfuge dont Pierre de Castellane ne fut pas dupe. Le prétendant se vit refuser le formà dignum et le Parlement cassa les pouvoirs que lui conférait la huIle d'in vesti ture. Des questions d'un ordre plus élevé préoccupèrent Pierre de Castellane. La fameuse bulle Unigenitus avait jeté le désarroi parmi les Jansénistes. Afin d'éluder la condamnation de la constitution pontificale, ils essayèrent de distinguer entre le fait et le droit et en appelèrent au futur concile. De là le nom qu'on leur donna d'appelants. Jean Soanen, évêque de Sénez, fut, en Provence, l'un de leurs plus ardents défenseurs; les autres évêques provençaux se prononcèrent ouvertement contre les novateurs et refusèrent de recevoir aux saints ordres les ecclé– siastiques élevés dans les séminaires où la bulle Unigenitus n'avait pas é.té reconnue. Les évêques de Marseille, Toulon, Grasse et Apt virent leur temporel saisi par le Parlement à cause de leur attachement à la vraie doctrine. Nous ignorons pour quel motif Pierre de Castellane ne fut pas traité avec la même rigueur, car en toute occasion il manifesta hautenlent ses sentiments (1) Arch. déples, Invcnt. de 1719. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_212

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