Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle

DU XIIIe A LA FIN DU XVIIIe SIÈCLE 355 écrite, parce qu~autant que la paix des églises~ la tranquillité desjideles et l~union de C épiscopat n'te donnent de joie ~ autant la division de nos frères m~atJlige et nle consterne. Les lois hu/naines éteignent après trente ans tous les dijJérends parmi les honunes~' et aprés tant de siécles on veut encore tenléraire/nent disputer sur la génération de Jésus-Christ~ que la loi divine nous apprend être inexplicable (1). On ne peut qu'être touché des mêmes sentiments quand on voit renouveler tous les jours parmi nous des disputes si souvent rebattues sur la grâce de Jésus-Christ, puisque la naissance spirituelle de ce divin Sauveur dans nos àme n'est pas n10in incompréhensible que sa génération p.ternelle, et que nous pouvons dire également de toutes les deux avec le prophète: Generationeln ejus quis enarrabit! (2) Nous voulons cependant par une curiosité téméraire sonder les se– crets les plus cachés des conseils de Dieu, qu'il n'a pas jugé à pr'opos de nous révéler, et dont la connaissance est entièr'ement inutile à notre salut. Si nous suivions l'excellente maxime que saint Augustin nous propose pour ces sortes de questions, nous éviterions bien des disputes qui n'aboutissent qu'à tr'oubler la paix et à altérer la charité. Quand on a ~ dit-il, à traiter dp,s nla tières très obscures ~ et quand on ne peut pas les décider par des passages certains et évidents des Saintes Ecritures~ nous devons réprùner la présornption qui nous est si naturelle ~ en ne penchant ni d~ un côté ni d' autre~' car quoique j'ignot'e con1n'tent on peut les expliquer~ je ne laisse pas de croire~ que si cette connaissance eût été nécessaire pour notre salut, Dieu nous r aurait clairelnent révélée dans les livres de sa divine parole (3). Si jamais on a dù suivre une règle si sage, c'e t ur le matières de la Grâce et de la Prédestination qui divi ent depuis si longten1ps les théologiens. Vous savez, N. T. C. F., que nous ne vous avons jamais enseigné rien de suspect ni d'outré, et que sans prendre aucun parti dans les sentiments problématiques de l'école~ nous vous avons exhorté à vous attacher uniquement à ce que l'Egli e avait décidé sur ces questions. Plus on veut les pénétrer, plus on les trouve impénétrables; (1) Epistola B. P. Chrysol. Raven. Episcop. ad Euticbem Abbatem. 1. 1. 4. Conc. Pa. 35. (2) Isaïe. cap. 53. (3) Lib. de Peccat. meritis et remiss. cap. 36. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_212

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