Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle

DU XIIIe A LA FIN DU XVIIIe SIÈCLE 349 l'union, décrétée par Louis XIV, de la prévôté de cette collégiale au séminaire de la marine de Toulon (1). Le terrible hi ver de 1709, qui détruisi t les oliviers en Provence, vint ajouter aux ruines de l'invasion un nouveau et plus con1– plet désastre. Frappées dans leur principale production, nos carnpagnes désolées ne pouvaient plus nourrir leurs malheureux habitants. En présence de la 111isère grandissante Fleury sut s'inspirer des nécessités de ces telllps calamiteux. Dans le synode du 7 111ai 1710 il supprin1aiL certaines fêtes chôn1ées, afin qu'un travail plus opiniâtre put arracher à la terre la nourriture qu'elle se refusait à donner. L'ordonnance synodale s'élève d'aboJ'd contre les ( coutumes païennes» que l'affaiblissement de la foi et la corruption des mœurs a introduites dans la célébration des fêtes religieuses: « Rien n'est plus ancien ni plus recommandé dans l"'église, dit-elle., que d'honorer les saints qui jouissent déjà de la félicité des bienheu– reux et qui sont d'utiles et puissants intercesseurs pour nous auprès de Dieu. Les fêtes instituées à leur honneui' servent aussi ù exciter en nous le dési .... de les imiter et les merveilles de leur' vie sont une preuve continuelle que la gr'ûce de Jésus-Christ rend non seulement possible, mais encore doux et aisés tous les préceptes de sa divine loi. Tout doit donc nous porter au culte de ces âme bienheureuses et à en conserver précieusement la mémoire. Mais par un abus qu'on ne peut assez déplol'er, il e t arl'iYé, à la honte de la religion, qu'une pratique si louable qui devait être pour nou , par son in titution, une ource de grâces et de bénédictions, est deyenue, par un fune te renversement, une source de libertinage et de dissolution. On a converti le usages les plus saints en des coutume qu'on peut appeler véritablement païennes et on est venu en un tel point de dépravation qu'on croit (1) Arch. oéples. /ns. cccl. - Ibid. Fonds de la collégiale de Pignans. - Les lettres apostoliques sonl a la dale du 15 m;HS 1701. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_212

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=