Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle

DU XIIIe A LA FIN DU XVIIIe SIÈCLE 33 Le nouvel évêque eut à défendre les droits de son ·autorité épiscopale contre les prétentions des chanoines de Pignans. Ceux-ci, parce qu'ils relevaient directement du Saint- Siège, refusaient de recevoir dans leur église l'évêque diocésain. L'affaire fut déférée au Souverain Pontife qui, en 1251, confia à Jacques, abbé de Saint-Afrodise de Béziers, la mission de la juger. Les parties se rendireut à Montpellier où résidait le cornmissaire pontifical. L'évêque de Fréjus avait confié le soin de sa défense à Bertrand, son chapelain; Pierre de Cuers J chanoine de Pignans, parla au nom de son prévôt. Après les débats, l'abbé de Saint-Afrodise rendit la senLence suivante: 1 ° L'église de la B. Marie de Pignans, le chapitre et le per– sonnel du monastère seront à perpétuité exelnpts de la juridic– tion de l'Ordinaire et ne seront soumis qu'au Pontife Romain. 2° Le rnonastère continuera da percevoir les dîmes et les oblations des fidèles dans les cérémonies mortuaires, ainsi que les prémices des fruits dans la ville de Pignans et son territoire. 3° La cure des âmes des habitants de Pignans est adjugée à l'évêque, à la condition qu'il nommera, pour en remplir les fonctions, un religiaux du monastère qui prendra le titre de sacristain-curé. A l'avenir, ceux qui seront revêtus de cette dignité, s'adresseront à l'évêque de Fréjus pour en recevoir les' pouvoirs nécessaires et l'évêque, de son côté, devra les accorder gracieusement et sans difficulté. 4° S'il arrivait, ce qu'à Dieu ne plaise, que le soin des âmes fut négligé, l'évêque et le prévôt s'entendraient pour remédier au mal et ranimer le zèle du pasteur. 5° Comme en sa qualité de chanoine d'une église soumise au e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_212

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