Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle

344 ~ A. ~ LES EVEQUES DE FREJUS après coup sentit sa faute et quelle peine il aurait d'en revenir auprès du roi, trouva fort mauvais que Torcy ne le lui ait pas caché, cornme s'il eut été possible qu'une déIuarche si étrange et si publique el dont M. de Savoie s'applaudissait, ne fut pas revenue de rnille endroits et ce que Fréjus pardonna le moins au 111inistre fut la fr'anchise avec laquelle il lui en parla, cornine s'il eut pu s'en dispenser et comme ami et comme tenant la place qu'il o~cupait. L'évêque flatté au dernier point des traitelnents personnels de M. de Savoie, le cultiva toujours depuis et ce prince par qui les choses les plus apparernment inutiles ne lais– saient pas d'être ramassées, répondit toujours de manière à flatter la sottise d'un évêque frontière, duquel il pouvait peut– être espérer de tirer quelque parti dans une autre occasion. Tout cela entre eux se passa toujours fort en secret, luais dévoua l'évêque au prince. Tout cela, joint à l'éloignement du roi mar– qué pour lui et à la peine extrême qu'il avait Inontrée à le faire évêque, n'était pas le chemin pour être choisi par lui, pour précepteur de son successeur» (1). Et pourtant c'est à celui que Saint-Simon représente comme traitre à son roi, infidèle à ses devoirs, que Louis XIV, sept ans plus tard, confiera l'éducation de son arrière-petit-fils. A ce déluenti donné par le grand roi au récit fantaisiste du trop célèbre pamphlétaire, l'histoire vient ajouter en faveur du prélat calomnié son impartial Lémoignage: « Victor Amédée lorsqu'il était à Fréjus, dit Papon, eut occasion de connaître Hercule de Fleury. Il aima la souplesse et l'aménité de son caractère. Ce prince lui (1) jlémoire.~ de Saint-Simon, chap. lB.!. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_212

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