Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle

DU XIIIe A LA FIN DU X\TlIl e SIÈCLE 343 armée de quarante à cinquante mille homn1es, soutenue par- mer d'une puissante flotte de nonante vaisseaux anglais et hollandais qui mouillèrent à la plage de Fréjus» (t). Quatr'e jours après, l'armée ennemie entrait à Fréjus sans coup férir. Le due, qui n'arriva que le 17 juillet) logea à l'évêché. Fleury, rentré depuis un an de Paris (2), fit les plus courageux efforts pour empêcher les excès du vainqueur et diminuer les charges de l'occupation. La plupart des habitants ainsi que presque tous les ehanoines et bénéficiers avaient pris la fuite (3). Saint-Sin1on incrimine vivement la conduite du. prélat en cette circonstance. « L'évêque, dit-il, reçut le duc dans sa maison épiscopale, comme il ne pouvait s'en ernpêcher. Il en fut comblé d'honneurs et de caresses, et le duc l'enivra si parfaitement par ses civilités, que le pauvre homme égalelnent fait pour tromper et pour être trompé prit ses habits pontificaux, présenta l'eau bénite et l'encens à la porte de la cathédrale à M. de Savoie et y entonna le Te DAum pour l'occupation de Fréjus. Il y jouit quelques jours des caresses moqueuses de la reconnaissance de ce prince pour une action tellelnent contraire à son devoir et à son serment qu'il n'aurait osé l'exiger. Le roi en fut clans une telle colère que Torcy) ami intilne du prélat, eut toutes les peines imaginables de le détourner d'éclater. Fréjus, qui le sut et qui (l~ Note écrite pal' Joseph Bonnaud, prêtre du Puget, sur le protocole des actes du notaire Bonnaud, du Puget, en 1701. (2; En 170~, le conseil communal de Cotignac délibère de dép:lter le maire et plu icurs notables à FréJUS pour faire visite à l'évèque venu de la cour, attendu la singulière bonté qu'il a témoigné d'avoir pour les habitants de ce lieu (Arch cles de Coti~nac, DB. 12.) (3, Girardin. l/ist. de FréJUS, l, p. 2G9-~j2. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_212

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