Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle

338 1 A 1 LES EVEQUES DE FREJUS vons la regarder que comn1e une juste punition de nos crimes et un présage des plus grandes calamités. « L'historien Josèphe nous apprend que quelques jours avant la ruine du temple de Jérusalem, les prêtres entendirent pendant le sacrifice une voix terrible qui cria plusieurs fois: Sortons d'ici., et nous ne mériterions peut-être que trop par le peu de respect qu'on apporte aux églises et par l'indévotion avec laquelle la plupart des fidèles assistent au saint sacrifice de la messe, que le di vin Sauveur de nos ârnes, qui s'immole tous les jours sur nos sacrés autels, nous fit entendre une aussi effrayante parole et se retirât entièrement de nous. C'est ce manque de foi qui lui a fait dire dans l'Apocalypse qu'il remuerait le chandelier et qu'il le changerait de sa place, c'tst-à-dire qu'il transporterait à d'autres la lumière de la foi. « Craignons, mes chers frères, un aussi grand Inalheur, humilions-nous de ce qu'il a permis parmi vous un~crime aussi énorme et n'en cherchons point d'autre cause que nos crimes mêmes. Un abîme en attire un autre, dit le Prophète-Roi, et le plus terrible effet de la colère de Dieu sur les pécheurs n'est pas de les en punir par des châtiments temporels, c'est, au contraire, un effet de sa bonté paternelle pour nous en corriger; mais -c'est quand il nous abandonne à nos désirs criminels et qu'il nous laisse enfin tomber de péché en péché dans l'irnpénitence et l'endurcissemen t. « Efforçons-nous donc, mes frères, d'éviter un état si funeste, . prévenons, selon le conseil du Psalmiste, par une humble confession de nos fautes, la colère redoutable de notre juge qui paraît si irrité contre nous et hnitons la pieuse inquiétude de ces e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_212

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