Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle

334 1 A 1 LES EVEQUES DE FREJUS si édifiante et d'un secours si efficace pour retenir les jeunes filles dans la modestie si convenahle à leur sexe». A Fréj us, où la confrérie existait déjà, elle reçut des mains de l'évêque un règlelnent, qui plus tard, croyons-nou~, fut appliqué aux autres congrégations du diocèse. « L'Ecriture Sainte, dit le prélat, dans son mandement du 13 février 1707, nous apprend que c'est un grand bien de s'ac– coutumer dès sa jeunesse à porter le joug de la religion, et quoique cette vérité egarde en général tous les fidèles, il faut avouer pourtant que l'usage en paraît plus particulièrement nécessaire pour les jeunes filles. La corruption est venue en un tel point que tout semble conspirer pour les perdre. Les gens du monde ne s'en approchent que pour les séduire par de vains et dangereux discours, par des chansons profanes qu'ils Jeur apprennent et par la lecture des livres propres à allumer les passions. Il n'est pas jusque aux parents même qui par un aveuglement déplorable sont les premiers à leur inspirer le désir de plaire, à les former pour le monde et à fortifier en elles l'amour que la nature ne leur donne que trop pour la beauté et les vaines parures du siècle. Il semble enfin que tout ce qui les environne s'empresse à livrer ces pauvres victimes au démon et que personne ne songe à munir de bonne heure ce sexe reli– gieux et dévôt, mais faible, contre les attaques trop ordinaires où la funeste coutume du monde les expose. C'est dans cette vue que nous avons résolu d'établir dans les principaux lieux du diocèse des congrégations de jeunes filles sous la conduite d'un ecclésiastique éclairé et prudent qui puisse veiller sur elles et les porteràla vertu par des exercices et des instructions salutaires ». e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_212

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