Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle

330 1 A 1 LES EVEQUES DE FREJUS {Dans la plupart des communautés de femmes régnait un grand relâchement. Les Ursulines d'Aups avaient complètement perdu l'esprit monastique, ne gardant plus la clôture, désertant la sainte table et le chœur. Leur temps se passait en conversa– tions ou amusements frivoles et bien souvent des chants profanes remplaçaient les exercices religieux délaissés. Lors d'une pre– mière visite qu'il leur fit, le 11 août 1701, l'évêque se contenta d'une admonestation paternelle. Mais il revint l'année suivante, la verge de la correction à la main et leur imposa, sous les peines les plus sévères, la clôture et le silence; enfin pour empêcher les ravages que le jansénisme commençait à exercer dans les cou– vents, il voulut que toutes les religieuses fussent fidèles aux communions prescrites par la règle: « Celles des sœurs qui s'abstiendront de communier, dit-il, devront en faire connaitre les motifs à la supérieure et si quelqu'une poussait trop loin son éloignement de la sainte table, la supérieure sera tenue d'en référer à notre autorité». Les Ursulines de Barjols consolèrent le cœur de l'évêque par l'exeluple de la plus édifiante piété. Dans sa visite, Hercule de Fleury les exhorta à persévérer dans leur ferveur, à rester fidèles à leur ,retraite annuelle et à la fréquen– tation des sacrements. Parmi les communautés de femmes dans lesquelles il s'efforça de rétablir la discipline monastique, citons encore les Ursulines de Draguignan, de Pignans et de Lorgues, les Bernardines de cette dernière ville et celles de Fréjus. En même temps qu'il rétablissait la règle monastique dans les couvents où elle n'était plus observée, le zélé pontife faisait dans les paroisses qu'il visitait une guerre incessante aux abus. Plus d'une fois l'occasion se présenta de rappeler les fidèles e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_212

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=