Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle

DU XIIIe A LA FIN DU XVIIIe SIÈCLE 313 de son neveu, il envoya, pour s'y opposer, des exploits aux trois prélats consécraleurs (1). On passa outre., et le sacre eut lieu le 16 juin. Ce fut alors au neveu qu'il fit défense de prendre possession. Non content de faire parvenir au Saint-Siège ses réclamations (5 juillet suivant), l'évêque démissionnaire adres– sait (6 septembre) au clergé et aux fidèles une lettre pastorale par laquelle il leur défendait, sous peine d'excommunication, de reconnaître Louis d'Aquin COlnme leur évêque J « car, disait-il, ma démission n'ayant pas été donnée librement et étant encore en vie, je suis le seul évêque légitime de Fréjus» (2). Cette lettre fut affichée à la porte de la cathédrale; l'archi– diacre l'arracha et la mit en pièces. A Lorgues, on la publia en chaire, on la lut dans tous les carrefours; elle pénétra jusque dans les monastères. De leur côté le clergé et les fidèles adressèrent au Saint-Siège une contre-protestation où l'on faisait la critique la plus sévère de la conduite de l'ancien évêque, de son avarice, de son mépris pour les pauvres, de sa négligence pastorale (3). Ce dernier reproche, tout au moins, ne nous paraît pas fondé. Mus par la passion et leur rancune personnelle, plutôt que par le souci de l'exacte vérité J irrités de l'attitude de Luc d'Aquin, ses accusateurs nous paraissent sur ce point avoir dépassé la mesure. Sans vouloir justifier autrement ]a conduite du prélat démissionnaire, il est juste de reconnaître que s'il manqua de (1) L'archevêque d'Aix, Daniel de Cosnac et les évêques de Coutant.es et (I.e Saint-Flour. (2) Lettre pastorale de Luc d'Aquin, etc.- Fonds personnel. (3) Gallia nov. Instl'um. extra ordinem XVI. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_212

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