Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle

DU XIIIe A LA FI DU XVIIIe SIÈCLE 305 cause royale, et forcer la main à l'archevêque, Louis XIV fit partir pour Aix le nouvel évêque de Fréjus avec des instructions secrètes. Luc d'Aquin était porteur d'une missive de Colbert à l'intendant de Provence J dans laquelle le ministre recornman– dait à son subordonné de s'en tenir aux désirs que le roi avait nettement exprimés à l'évêque de Fréjus, « lequel, ajoutait-il, était aussi bien intentionné qu'il le (loit être pour le service de Sa Majesté. Sa Majesté, ajouta-t-il, désire que vous vous concertiez avec lui sur toutes les affaires qui se présenteront ». La ruse et le mensonge triomphèrent des r~sistances de l'archevêque. Letellier parvint à lui persuader que l'assemblée du clergé laisserait de côté la question de la régale et que les suffrages seraient librement exprimés. Circonvenu par ces falla– cieuses promesses J l'archevêque se décida à convoquer ses suffeagants. L'intrigue réussit pleinement. Grâce aux Inesures si habilement prises, l'assemblée élut pour députés les évêques de Riez et de Fréjus. Ceux-ci, fidèles à exécuter les ordres du roi, signèrent la faineuse déclaration cl u 19 rnars 1682 (1). Ce service rendu à la cause royale, Luc d'Aquin songea à venir à Fréjus, où il fit son entrée solennelle le 22 novembre sui– vant. Quinze jours après, il commençait la visite des paroisses. Obligé Je l'interrompre au bout de dix jours à la suite d'une indisposition assez gra ve, il ne la reprit qu'en 1686, après un court voyage à Paris (2). De nouveau suspendue, puis continuée (1) Charles Gérin. Louis XIY et la Déclaration de 1682, passim l2) ParLi après le 2 avril 1685, Luc d'Alluin élait de retour le 14 novembre suivant. (Maurine, notaire à Fl'éj us). e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_212

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