Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle

298 ~ " ~ LES EVEQUES DE FREJUS dèrent s'il convenait de donner le saint Viatique au prélat mori– bond; mais, avant que la question eut été résolue, le malade rendai t le dernier soupi r (1). Il n10urut le 24 août 1678, entre deux et trois heures du matin, dans la 34 6 année de son âge, après vingt-six mois d'épiscopat, « plaint et regretté de tout son diocèse », dit Antelmy. « Ce prélat, ajoute Girardin, faisait concevoir les plus grandes espé– rances pour l'Eglise et le diocèse ». On l'ensevelit dans la cathé– drale. Sur sa tombe les chanoines firent graver cette épitaphe qu'Antelmy a vait composée: Sta viator et audi Illustris8. D. Anton. Benedictum De Clermont-Tonnerre, Alterum Ecclesiœ Forojulien. Angelum. Ecclesiasten Agentem etiam post obitum. Nam et mortuus, quasi tuba exaltat vocem suam. Non de pulpito, ut olim, sed de loculo, (1) 10seph Alltelmy se prononça pour l'affirmative en s'appuyant sur le sentiment de saint Thomas, sur les instructions données au Ve siècle par le pape saint Léon à Théodore, évêque de Fréjus, et sur cette rubrique du vieux sacramentaire de la cathédrale: « Si quelqu'un, après avoir demandé à se réconcilier, a perdu l'usage de la parole quand le prêtre arrive et que les témoins sont dignes de foi, le prêtre doit faire sur le malade ce qui est de coutume J. Or, la coutume était alors, disait le docle chanoine, de donner aux malades le saint Viatique. Mais, ajoute-t-il, tandis que la foule des médecins qui entouraient le moribond disait quP, son état n'inspirait aucune crainte, une crise violente se déclare, je propose de nouveau de donner le saint Viatique, mais je ne sais quels théologiens s'é~rièrent que mon opinion était absurde et contraire à l'usage. Et notre très doux pontife ferma les yaux à la lumière, sans ayoir goûté cette céleste nourriture qu'il avait tant désirée. (De Initiis, p. 141.) e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_212

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