Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle

DU XIIIe A LA FIN DU XVIIIe SIÈCLE 297 excommuniant le baron '>, le Parlement saisi de l'affaire, se contenta de réprimander le coupable, en lui enjoignant « d'aller se faire absoudre par l'évêque de Fréjus, et de lui demander excuse». Malgré sa réserve, celle sentence était la condan1na– tion formelle de Pierre de Villeneu ve. C.elui-ci comprit qu'il ne pouvait résister davantage. Le 3 juin 1678, il se rend à l'évêché: là, en présence de plusieurs chanoines et gentilsholumes, il se jette aux genoux de l'évêque, le suppliant à haute voix de lui pardonner son crÎlne. « Je n'attendais que cette démarche, lui répond Clermon t-Tonnerre en le relevant, pour vous absoudre d'une faute que j'aurais oubliée si l'injure s'était adressée à ma personne et non à ma dignité ». L'assistance se rend alors à la chapelle où le baron de' Tourrettes reçoit l'absolution canoni– que (1). Trois jours après, les habitants de Tourrettes vinrent à Fréj us remercier l'évêque et le supplièrent de revenir dans leur village, promettant de le recevoir cette fois avec les plus grandes ciémonstrations de joie et de respect. Mais Clermont-Tonnerre, qui sentait chaque jour ses forces l'abandonner, ne put se rendre à leur désir. Vaincu par le mal, quoiqu'il se fit une violence extrême, il se mit au lit vers le milieu d'août., se confessa et demanda le saint Viatique. Les médecins voulurent auparavant pratiquer une saignée qui, d'après eux, devait le sauver. Con– traiJ1elnent à leur attente, cette opération affaiblit tellement le malade qu'il perdi t entièrelnent connaissance. A ce 1110ment les chanoines et les théologiens, réunis autour de son lit, se deman- (1) Arch. rléplell. lus. ecel. - Girardin, II, p. 259-260. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_212

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