Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle

-,-------------'----------- 296 1 A 1 LES EVEQUES DE FREJUS qui ne put cependant fléchir le cœur' du baron. L'indigne conduite de Pierre de ViJleneuve est restée inexpliquée; les documents de l'époque sont luuets sur le mobile de l'acte inqualifiable qu'il commit. Après avoir vainelnent atLendu pendant cinq semaines un acte de souillission ou une parole de regret, Clerrnont– Tonnerre fit savoir par un a vis, qui fuL lu au prône et affiché sur les portes de l'église, que si, dans six jours, le baron ne venait pas à Fréj us -' a vec le bailli et les consuls, implorer son pardon, la paroisse serait frappée d'inLerdit. Les menaees du prélat n'eurent pas plus d'effet que sa mansuétude. C'est alors que Clermont-Tonnerre, usant enfin de son autorité épiscopale, lança l'interdit sur le village et l'excommunication majeure sur Pierre de Villeneuve et ses complices. Les habitants, attristés du rôle odieux qu'on leur avait itnposé, auraient voulu se rendre à Fréjus pour supplier l'évêque de lever la censure; mais ils étaient toujours sous le coup de la terreur que leur inspirait le baron. Instruit de ces bonnes dispo– sitions, ClermonL-Tonnerre permet d'abord l'administration de l'Extrême-Onction; le 2 mars 1678, il lève l'interdit sur la paroisse et délie le bailli ainsi que les consuls de leur excommunica– tion, déclarant qu'il n'absoudra le baron de ses censures que « lorsqu'il aura plu à Dieu de lui ouvrir les yeux et le porter à une sincère pénitence». « Cette aventure fit grand bruit dan~ toute la France ». Trois mois s'écoulèrent encore (1). Sous pré– texte que le prélat « s'était fait en quelque manière justice en (1) Pierre de Villeneuve fut provoqué ~n duel par le chevalier de Clermont, frère de l'évêque, mais l'affaire n'eut pas de suite. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_212

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