Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle

DU XIIIe A LA FIl DU XVIIIe SIÈCLE 295 aux divergences qui existaie;lt dans l'office de quelques saints, honorés spécialement dans nos églises, l'évêque nomma, dans le synode du mois de janvier 1677, une commission chargée de préparer le Propre des saints du diocèse. Rédigé a près seize mois de travaux, le Propre fut publié, le 11 mai 1678, par Clermont-Tonnerre qui le rendit obligatoire dans le diocèse (1). A cette époque , Clermont-Tonnerre était déjà rniné par une maladie de consomption dont il avait pris le germe dans une circonstance malheureuse qu'il nous reste à raconter. Il faisait, le 22 octobre 1677, la visite pastorale de Tourrettes: là personne pour lui souhaiter la bienvenue. Le seigneur du village, Pierre de Villeneuve, « homme violent et superbe», avait, nous ne savons pour quel motif, défendu aux habitants d'aller au– devant du prélat. Il se présentait lui-même, avec son bailli et les consuls, au moment où l'évêque sortait de l'église et le poursui– vait de ses injures jusque sur la place publique. Girardin assure même qu'il osa lever la main sur lui et le souffleter. Mais « le doux et extrêmement bon prélat », comme l'appellent des rela– tions contemporaines (2), sut contenir son indignation. Avant de venger l'outrage fait à son caractère sacré, il voulut laisser aux coupables le temps de se repentir. Mansuétude admirable, (l) L'un des membres les plus influents de cette commi5sion fut Je chanoine Josepb Antelmy. (2) Le doux prélat, dit Antelmy, De Initiis. - c: Mgr est extrêmement bon, mais il est poussé par son official et son promoteur; et avec cela il faut être sur nos gardes, car il est un homme de cour achevé :t. Lettre du P. Girardin du couvent de Saint-Tropez à son pro– vincial, au sujet de la visite tlue l'évêque voulait faire à leur église et à laquelle les capucins s'opposèrent. (.4rchives capucines du couvent de Saint-Trope,,:, p. 185.) e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_212

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