Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle

DU XIIIe A LA FIN DU XVIIIe SIÈCLE 275 délinquants. Souvent le saint jour était profané par des danses publiques. Ce spectacle affligeant fut surtout signalé à Callian. La désertion de la sainte table avait été la conséquence naturelle de ces funestes habitudes et là, plus qu'ailleurs, un grand nombre de fidèles des deux sexes n'accomplissaient plus leur devoir pascal. L'excommunication était alors encourue par tous ceux qui enfreignaient cette loi de l'Eglise. Mais COl11me per– sonne, ni prêtre, ni laïque, ne vonla i t servi r de télTIoin au prieur pour les trois monitions canoniques, l'application de la censure était devenue impossible. Pour avoir raison de ce 111au– vais vouloir, l'évêque menaça d'interdire tout prêtre qui ~ dans cette circonstance, refuserait son assistance au prieur. Dans ce village plusieurs de ceux qui cqmrnuniaient à Pâques allaient se confesser à des prêtres étrangers afin de recevoir plus facilement • l'absolution. « Nous déclarons, dit l'évêque dans sa sentence de visite, que ce n'est pas là satisfaire à l'obligHtion de l'Eglise qui déterrnine, dans le concile de Latran, que cette confession doit se faire proprio sacerdoti. Ceux qui ont de justes motifs pour s'adresser à un autre prêtre doi ven t en averti r le prieur et lui en demander la permission» (1). On le voit, le zélé prélat ne négligeait rien de ce qui pouvait procurer ou accroître le bien spirituel de ses ouailles. Dans cette œuvre de restauration religieuse et morale il trouva à Fréjus auprès des Jésuites de précieux auxiliaires. Leur in- (1) Al'ch. déplu. Visites 1'3storalei de Zongo Ondedei, passim. - Chacun sait qu'aujour– d'hui cette partie de la loi ecclésiastique est tombée en désuétude et qu'il est permis aux fidèles de '!adresser à tout prêtre approuvé. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_212

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