Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle

DU XIIIe A LA. FIl DU XVIIIe SIÈCLE 233 avoir reçu les derniers sacrements. Il était âgé de 75 ans. Ce jour-là le canon groniait non loin de Fréjus. Les Espagnols., chassés de Lérins deux mois auparavant par le cardinal de Sourdis (1), essuyaient un échec sanglant sous les murs de St-Tropez, dont ils avaient tenté le bombardelnent. Le lenden1ain matin, dans la crainte de voir les galères ennelnies surgir à l'in1proviste, on inhuma à la hâte et sans p0111pe le prélat défunt. La tombe qu'il s'était préparée près de l'autel du Rosaire, fut, par les soins de son neveu, surmontée d'une statue en n1arbre le représentant à genoux. Renvoyées à une date ultérieure à cause des évènements de guerre, les funérailles solennelles furent célébrées le 5 juillet suivant. Le conseil communal s'associant au deuil de la ville et du diocèse, fit faire à ses frais plusieurs décorations funèbres et offrit au neveu un flalnbeau pour la cérémonie (2). (I) Depuis deux ans, les Espagnols s'étaient emparés des îles de Lérins, Une assemblée des communes réunies à Fréj us, en février 1636, et présidée par l'abbé de Beauveau, évêque nommé de Nantes, avait voté 12,000 livres de subsides et ordonné de lever des milices dans les yilles et vil!ages de la'basse Provence pour chasser l'ennemi. Frrju8 était regardé comme un des points les plus menacés de la côte, Le maréchal de Vitry, gouverneur de la Provenci, vint en visiter les fortifications, fit élevel' plusieurs bastions et obligea les habitants à placer jour et nuit des sentinelles au sommet du clocher. Quand toute Id côte eut ét~ fortifiée, le cardinal de Sourdis, archevêque de Bordeaux, qui dil'igeait la notte, engagea l'action contre les Espagnols et les obligea à quitter les îles (14 mai 1637). (2) Arch, c les de Ifréjus, BB. 14. CC. 106. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_212

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