Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle

214 , A , LES EVEQUES DE FREJUS renaissante de la juridiction temporelle, dans lesquelles son indomptable énergie le fera triompher de nombreux et redou– tables ad versaires. L'arrêt du 29 mars 1586, obtenu par François de Bouliers, était resté à l'état de lettre morte. Barthélemy de Camelin, quand il n'était que chanoine, s'était vi vernent opposé à son exécution. Maintenant il va remuer ciel et terre pour faire restituer au siège épiscopal les droits usurpés par de puissants seigneurs. Entreprise ardue, capable de décourager une âme llloins fortement trempée. Mais Barthélemy de Camelin était né pour la lutte, et revêtu de la force d'en haut, comme s'exprime le Gallia, il se jeta courageusen1ent dans la mêlée. La reprise du procès ne date, il est vrai, que de 1604; mais déjà les desseins du prélat étaient connus, car, en 1602, ses ennemis essayèrent à Fréjus de se servir des bruits répandus à ce sujet pour faire exclure ses parents des charges électives de la communauté. Ayant eu connaissance de leurs intrigues, l'évêque alla porter lui-même ses protestations au conseil. « Bien loin, dit-il, de vouloir nuire aux intérêts de la ville, je n'ai jarnais cherché qu'à lui faire du bien; car Fréjus est comme pour vous ma mère et ma patrie. Cette déclaration que je fais aujourd'hui je suis prêt à la faire partout et, s'il le faut, à la signer de mon sang. Vivons dans la paix et l'union, ne vous laissez pas tromper par d'indignes calomniateurs qui veulent troubler le repos public». L'effet de cette chaleureuse harangue fut décisif; la motion des adversaires fut repoussée, et Etienne de Camelin, cousin de l'évêque, élu premier consul. On sut bientôt par le procureur de la communauté près du grand conseil, que BarLhéleulY de Camelin était sincère. Dès ce jour e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_212

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