Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle

198 1 A 1 LES EVEQUES DE FREJUS l'évêque furent chassés de la ville; quelques-uns, dont on viola le dOluicile pendant la nuit, ne durent leur salut qu'à une fuite précipitée, et l'un d'eux fut n1ênle assassiné à Villepey, où il s'était retiré, par Honoré Villy, Jean Baillon et Pierre Maurine, ceux-là mêmes qui avaient tiré sur les commissaires du roi. Quand l'élueute eut été réprimée, deux des meurtriers, saisis par la justice, expièrent leur crime à Marseille: Honoré Villy mourut sur la l'Olle, Jean Baillon à la potence. Leurs membres furent transportés à Fréjus ~t exposés pour servir d'exemple: les têtes, plantées au bout d'une pique, l'une sur la place de l'Evêché, l'autre au-dessus du Grand Portail; les jambes, aux murs de la place Raynaude, et les bras sur le lieu du guet– apens (1). Ce terrible châtiment saisit de crain te les habitants de Fréjus. Le 22 septembre 1588, les notables de la ville, réunis dans l'église de Saint-François-de-Paule J promirent « de déposer leurs haines et leurs rancunes, de vivre en paix, en bons citoyens et patriotes et de cesser toutes les oppositions qu'ils avai~nt faites jusqu'à ce jour au procès que l'évêque a vait sou– levé contre la ville et les habitants» (2). Le procès terminé, François de Bouliers était retourné en Provence. Nous le voyons à Aix, en juin 1586, pré~ider les funérailles du grand prieur; il était aux Arcs au mois de janvier 1587, et l'été suivant, à son château seigneurial de la Tour- (1) Ces détails sont donnés par une des victimes de ces évènements malheureux, Olivier VisHis, notaire ~ Fréjus, 'lui les a écrits sur la prt'mière pare d'un de ses protocoles. (2) Olivier Vi His. notaire ~ Fréj us. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_212

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=