Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle

DU XIIIe A LA FI DU XVIIIe SIÈCLE 197 le lnarquis de Trans, ligueur comme lui, et envoya des émis– saires au Muy pour y fomenter une émeute contre le seigneur resté fidèle au roi. Le 27 décembre au soir, le marquis du Muy était à table avec sa famille et Aube de Roquemartine, comman– deur de Roquebrune, quand une partie de la population pénétra furtivement dans la cour du château. Averti qu'on le demande., le marquis se présente sans méfiance; mais dès qu'il paraît, des meurtriers désignés d'avance se jettent sur lui et le met– tent à mort. La foule envahit le château et le met au pillage. La marquise qui s'était réfugiée sur les toits, ayant voulu sauter sur une maison voisine, resta accrochée par sa robe à une cheminée. Elle trouva cependant grâce devant les meurtriers qui vinrent opérer son sauvetage. Le commandeur eut le sort de son ami et, chose triste à dire, ses premiers agresseurs furent quatre hommes de Roquebrune qu'il avait sauvés de la potence huit ans auparavant (1). Fréjus ne resta pas longtemps au pouvoir des ligueurs. Le 22 avril 1587, deux commissaires du roi, Louis Antelmy, con– seiller, et de BoUiny, procureur général au Parlement, vinrent y publier l'arrêt du 29 mars 1586. Ils furent accueillis en ennemis. Des hommes, armés d'arquebuses, s'embusquèrent derrière une haie sur le passage des commissaires royaux, firent feu sur eux et leur tuèrent deux chevaux ....\près leur départ, les bourgeois et les chanoines (2) qui avaient pris le parti de (1) Revue hi.tltorique df- Provence, 2" année, p. 92. Co'mmencement des troubles de Roquebrunf. (2) C'étaient le prévôt 1ean de la Garde, l'archidiacre Hélion Mosson et les cianoines 1ean Clément, Maurice Segond et Melchior BruneI. 13 e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_212

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