Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle

194 l " , LES EVEQUES DE FREJU a vant la Pentecôte, puisqu'il officiait à la cathédrale le jour de cette solennîté. On ne peut qu'adrnirer l'activité du prélat qui, dans l'espace de trois mois, avait visité les soixante-deux paroisses du diocèse. Mais cOlnbien il dut s'attrister de l'état rnatériel et n10ral où les avait laissées dix ans de guerres ci viles et rel i– gieuses. A Ramatuelle, les habitants, afin de se mettre à l'abri des attaques des ennemis, avaient rasé l'église à moitié hauteur; dans le Inême but on avait construit, à Aups, devant la collégiale, un mur qui en obstruait l'entrée; et à Alnpus on s'était servi des pierres d~une partie de l'église pour la défense du village. La plupart des églises n'avaient presque plus d'ornements ni de vases sacrés J et « cela J disent les procès-verbaux de visites, à cause des derniers troubles ». Au Muy, la sainte résëH've enfermée dans « un massapan », au Puget, le verre de la sainte custode ren1placé par une feuille de carton, à Trans, la sacristie 111ise au pillage, térnoignent de la pénurie extrême dans laquelle se trouvaient les malheureuses paroisses. Le désordre était partout. A Draguignan, malgré la fondation de la collégiale, le service di vin se faisait d'une façon très irrégulière; à Brenon, le prieur avait abandonné depuis deux ans la paroisse, à cause de l'exiguité de ses revenus; à Fayence, un religieux carme vivait hors de son monastère et scandalisait les habitants par sa conduite; à Roquebrune, le curé était insulté dans l'église par un homme qui le traitait a haute voix de voleur. D'autre fois, les prêtres étaient dénoncés pour des motifs d'ordinaire faux ou futile . C'est ainsi qu'au Puget, le vicaire fut faussement accusé d'avoir enlevé un morceau de fer e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_212

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