Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle

DU XIIIe A LA FI DU XVIIIe SIÈCLE 177 désintéressés, les consuls de Fréjus vendirent son cheval au profit du trésor comluunal (1). Deux ans après, il Y eut une suspension d'armes qui fut reconnue par le traité de Saint-Germain-~n-I-Âaye. Mais en 1572, le rnassacre de la Saint- Barthélen1Y donna le signal d'une nouvelle levée de boucliers. La Provence connut toutes les horreurs des guerres civiles. La mésintelligence des sei– gneurs la divisa en deux can1ps: les Razats et les Carcistes. Les premiers comprenaient les protestants auxquels, en haine des Carcistes, s'étaient joints des catholiques modérés; les seconds, sous la direction du COlute de Carcès et de son neveu, le baron de Vins, 8e déclarèrent les défenseurs du trône et de l'autel. La querelle finit par devenir politique autant que reli– gieuse et les deux partis se déshonorèrent par les mêmes excès. Malheur aux villes et aux villages au milieu desquels t01ubaient ces bandes indisciplinées, un seul jour suffisait pour achever leur ruine. Tel fut le sort de la ville d'Au ps. Signalée COlume affiliée aux Carcistes, elle fut envahie, le 16 octobre 1574, par les Razats sous la conduite du capitaine Estoublon. Ces forcenés 1l1irent la ville à feu et à sang, pillant les luaisons, 1uassacrant lès habitants, éventrant les fem1ues enceintes, égorgeant les enfants de Fréjus, dix cannes et demi de drap pour parer la chapelle où est exposé le C01'pS du baron de Cipières, pour le prix de 100 1lorins que l'évêque promet de payer aux fêtes de Noël ». (1) Notaire Garamagne. « Avons vendu à noble Cosme de Candolle un grand cheval d'Allemagne de poil noir, ayant les quatre pieds beaux avec sa selle et une bride, lequel était de feu M. de Cipières ». e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_212

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