Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle

DU XIIIe A LA FI DU XVIIIe SIÈCLE 167 par la foule. Le cœur et le foie du sectaire portés dans les rues, au bout d'une pique, furent jetés en pâture aux chiens. Son cadavre fut ensuite salé et transporté à Aix où on le pendit. Cette ville était alors dans la plus grande effervescence. L'un des consuls, Durand de Pontevès, seigneur de Flassans et frère du COlnte de Carcès, en sortit à la tête d'une troupe nOlnbreuse qui grossissait en l'oute. Au-devant des soldats qui avaient le chapelet autour du cou" marchait un cordelier portant un crucifix. C'était la guerre sainte. Sur leur passage, le village de Tourves" peuplé de huguenots, fut livré au pillage et au massacre. A cette nouvelle, le ParlelTIent de Provence s'én1ut et prit le parti du roi contre les catholiques. Une arlnée" C01TI– mandée par le comte de Crussols, se mit à la poursuite de Durand déclaré rebelle et vint l'assiéger dans Barjols. Repoussé une première fois et obligé de se replier sur Varage " Crussols revint à la charge et, après quatre jours de siège, il ernporta la place d'assaut. Les représailles des vainqueurs furent terribles. Ils saccagèrent les maisons, pillèrent les égli 'es, jetèrent les prêtres dans les puits et brûlèrent le corps de saint Marcel sur la place publique (1). Pour donner plus de solennité à cet acte sacrilège, les huguenots le firent constater pal' quatre notaires « afin que le peuple, dirent-ils, n'ait plus l'occasion de se livrer à de nouvelles pratiques d'idolâtrie» (2). Terrorisés par ces tragiques évènernents, les catholiques (1) Une pieuse femme parvint pourtant à arracher du brasier un rloigt du saint évêque: c'est la seule relique qui reste et qu'on vénère encore aujourd'hui. (2) Papou. Hist. de la Provence, IV, 157, Gautrrcdi, 1,626. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_212

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