Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle

DU XIIIe A LA. FIl DU XVIIIe SIECLE 123 dans les champs ». La cathédrale était en face, François– de-Paule y entre pour faire sa prière et demander à Dieu la cessation du fléau. Il sonne trois coups de cloche, dit la tradi tion populaire: à ce signal, tous les pestiférés se lèvent, car tous se sentent guéris; les habitants qui s'étaient réfugiés dans les campagnes accourent dans la ville, l'allégresse la plus vive succède à la consternation générale, la vie a reparu là où l'on n'entendait plus que des cris de désolation et des râles de mourants. Mais ce qui mit le comble à la joie des Fréjusiens J ce fut l'assurance donnée par le saint que désormais la peste ne sévirait plus dans les murs de leur cité. Il y a quatre siècles que cette promesse a été faite et jalnais depuis cette époque, grâce à la protection de François-de-Paule, Fréjus, non plus que Bormes, n'a été contaminé par ce fléau redoutable, jadis si fréquent (1). Le serviteur de Dieu fut hébergé dans la maison du prévôt du chapitre. On désigne encore la chambre où il coucha; c'est celle qui est au-dessus de la porte du cloître. Au dire de Girardin, dont le récit doit être ici regardé comme l'écho de la tradition populaire, le grand thaU1TIaturge, pendant son séjour dans la ville épiscopale, aurait renouvelé à un de ses repas le miracle de la résurrection des poissons qu'on lui avait servis, miracle qu'il avait accompli déjà plusieurs fois. Enfin, François-de-Paule dut s'arracher aux témoignages de reconnaissance que ne cessaient de lui prodiguer les habitants (l) Le climat autl'efois insalubre de Fréjus semblait plus particulièrement désigner cette ville anx premières attaque de la peste. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_212

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