Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle

DU XIIIe A LA FI DU XVIIIe SIÈCLE 121 fléau disparaît, les malades se lèvent et bénissent le libérateur que le ciel leur envoie. A partir de ce jour, la peste ne sévit plus à Bormes et « chose admirable! disent les chroniqueurs de l'Ordre des Minimes, tan– dis que toutes les autres villes voisines sont assez ordinairement assaillie~ de cette dangereuse maladie, cette seule petite ville ne sait plus ce que c'est que ce mal. Et rnême, quand les autres vjlles sont affligées de la peste et que celle-ci tient ses portes fermées' pour se conserver, les autres viennent, en procession, autour de ses murailles pour implorer le secours de saint François-de-Paule, et en emportent ordinairement l'effet de leur attente. Enfin, quand les portes s'ouvrent quelquefois pour y recevoir des étrangers, bien que ceux-ci boivent, mangent et couchent avec les habitants, ils ne peuvent jamais les infecter. Au sujet de ce privilège, il Y a eu J jusqu'à ma intenant, des expériences nombreuses qui, même, ont été juridiquement exaluinées et approuvées par l'autorité de l'Ordinaire, comme l'assure le P. Théophile Regnault, de la Compagnie de Jésus, dans son livre intitulé: La Trinité des Patriarches ». En sortant de l'église, dit la tradition conservée à Bormes, le thaumaturge rencontra sur la place du village un cortège funèbre. Sur son ordre l'enterrement s'arrête, il fait le signe de la croix sur le cercueil et aussitôt la jeune fille qu'on allait inhumer est rendue à la vie. Tous les auteurs qui ont parlé de l'arrivée de saint François– de-Paule en France, sont unanimes à nous le rnontrer au milieu des pestiférés, non seulement à Bormes, mais encore à Fréj us. Il serait donc téméraire de nier un évènement dont le souvenir e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_212

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