Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle

DU XIIIe A LA FL T DU XYlll e SIÈCLE 113 d'assister aux offices et d'accon1plir leurs devoirs religieux. Pendant deux ans, ils se dispersèrent les dilnanches et les jours de fête dans les village~ voisins. En 1474, le jour des Ran1eaux, des corsaires qui se tenaient au large, profitant de cette circons– tance, deseendirent à terre, pénétrèrent dans la ville et pillèrent les maisons (1). Le roi René, dit son historien, était trop sensible aux luaux de ses sujets pour ne pas être profondélnent affligé de ce résulta t. Il écrivit au Souverain Pontife, le 14 novelubre 1474, une lettre fort remarquable, montrant à la foiE: les sentilnents de respect qu'il nourrissait au fond pour le Saint-Siège et les idées qu'il professait sur la distinction des pouvoirs spirituel et telnporel : « Vous avez la clef des cieux, disait-il au Pape, mais dans la conduite des choses périssables, ne faut-il pas aux princes une force dont les effets visibles maintiennent l'ordre en tout lieu et garantissent à Votre Sainteté même la vénération ~ En donnant un pasteur à l'église de Fréjus sans nous en avoir informé et en exigeant ainsi de nos sujets des sacrifices 111atériels dont nous seul pouvons et devons disposer, Votre Sainteté n'a-t-elle pas confondu ses droits avec les nôtres ~ » Et il terminait par le tableau du malheur qui avait frappé les habitants de Fréjus, en exprimant l'espoir que le pasteur nomlné trouverait un autre troupeau dont les sympathies ne lui seraient pas enlevées par le souvenir d'un désastre irréparable. Le Pape s'expliqua de son côté: il déclara qu'il n'avait voulu excomrnunier que les chanoi– nes; il leva en conséquence toutes les censures qui pouvaient (1) Bouche. Ilist. de provence j 11,476.- Girarùin, Aubenas. 1lis!. de Fré}us, etc. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_212

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