Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

DU VIe AU XIIIe SIÈCLE 97 troupes pour chasser les Barbares, ils les laissèrent promener partout leurs ravages, sans leur offrir une seule fois le combat. Ils essayàrent même de vi vre en paix avec eux et reconnurent leurs conquêtes en leur abandonnant, moyennant un falble tribut, la riche vallée du Fraxinet. Les Sarrasins s'y établirent en maîtres, en cultivèrent les terres et contractèrent des mariages avec les fille~ du pays (1). Aussi, cette contrée devint pour les envahisseurs un fief important; le suzerain nominal était le comte de Provence, mais le sol releva de l'autorité des Sarrasins. La posi tion des infidèles dans la vallée du Fraxinet était très sûre et très avantageuse, A ucune armée ne pouvait les atteindre du côté de la terre, car pour traverser les montagnes des Maures il n'y avait, comme il n'y a eu jusqu'au commencement de ce siècle, qu'une route et cette route était défendue par la citadelle dont nous avons parlé. De plus J les côtes étaient cou– vertes par une flotte nombreuse qui non seulement assurait la défense, mais encore donnait la chasse aux navires ennemis qui voulaient y aborder. C'était du côté de la mer encore que les maîtres du Fraxinet recevaient de l'Espagne les soldats et les armes dont ils avaient besoin et, quand ils avaient concentré leurs forces, ils lançaient par l'unique chenlin ou vert à tra vers les Maures, le corps expéditionnaire qu'ils avaient organisé. Qui croirait qu'en ayant au cœur de sa province des enneluis si menaçants, le comte Hugues passa les Alpes, en 926, à la (1) V. Pièces justHicatives IV. Le territoire qui forme les deux cantons de Saint-Tropez et de Grimaud est encore appelé dans les actes publics du XVII et XVIIe siècle Le Val du Frazinet. (V. les minutes du notariat de Fréjus.) 7 e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

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