Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

94 " A " LES EVEQUES DE FREJUS notre diocèse qui tombèrent alors sous les coups de ces cruels envahisseurs. Heraclea Caccabaria, aujourd'hui Saint-Tropez, selon l'opinion commune, fut un des premiers ruinés; on croit même que c'est le hamèau que surprirent les vingt Sarrasins jetés par la tempête sur le rivage (1). Gassin et le Revest, positions élevées des Maures, furent aussi détruits. Le Luc, . Gonfaron, Pignans, tout autant de villages placés en première ligne de l'autre côté de ces montagnes et dont l'existence est antérieure à l'époque sarrasine, subirent les attaques des hordes musulmanes eL cessèrent d'être habités. Quoique aucun document n'en parle, nous croyons que l'abbaye de Lérins, à peine relevée de ses ruines, tomba de nouveau sous les coups des infidèles. Et si de nos jours on a perdu le souvenir même des lieux où s'élevaient tant de villes et de villages dont il est parlé dans les itinéraires ancien', tels que Olbia, Athenopolis, Forum Voconii, c'es t que, pendant près d'un sièêle, sans parler des invasions antérieures, le cimeterre musulman a promené ses ravages dans ces malheureuses contrées et y a tout détruit, tout ni velé (2). De toutes les villes qui furent ruinées à cette époque, la plus illustre et la plus grande était Fréjus. Dans 8a supplique au comte Guillaume, l'évêque Riculphe fait le tableau navrant des maux qui s'abbattirent sur sa ville épiscopale: « Elle a été réduite à l'état de solitude; les habitants ont succombé (1) Papon, Hilt. de l'rove1ece, Passim. (2, Bouche, id. l, 701. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

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