Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

DU VIe AU XIIIe SIÈCLE 93 leurs ennemis, ils prirent plaisir à ravager leurs terres. De cette manière, lel3 Sarrasins, impuissants par eux-mêmes J écrasèrent un parti en soutenant l'autre, et, attirant sans cesse de nouveaux renforts d'Espagne, ils furent bientôt en mesure d'attaquer ceux dont ils s'étaient faits d'abord les alliés. Alors, sans contrainte, ils massacrenL et renversent tout; les pays les plus éloignés commencent à prendre l'épouvante ». En effet, du haut de cette citadelle redoutable et du fond de ces fourrés épais, les Sarrasins, pendant près d'un siècle-, jetèrent la terreur, non seulement dans la Provence, mais encore sur les sommets des Alpes et dans la partie septentrionale de l'Italie. En Provence, les ravages des Sarrasins sont restés légendaires. Tous les documents de l'époque nous représen– tent cette belle contrée comme réduite à l'état d'une solitude profonde. Ce sont les expression5 même de Luitprand. Les Pères du concile de Valence, tenu en 890, constatent les mêmes ravages: « Les Sarrasins, disent-ils, désolent la Provence et en ont fait un vaste désert» (1). Le prologue des Actes de saint Porcaire qui, nous l'avons dit, se rapporte à cette époque, est encore plus expressif. « Comme cette horde sauvage, dit-il, étendait de long en large la cruauté de ses massacres, elle fit du pays une vaste solitude et ces lieux enchantés auparavant sem– blèrent un affreux désert. D'illustres eités furent rasées, les chàteaux ravagés, les villages détruits, les saints refuges du Seigneur l'en ·ersés et une foule de chrétiens mis à mort ». Nous conn issons par leur noln quelque -un des lieux de (1) Labbe, Concil. 1 , (0 424.. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

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