Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

88 , A , LES EVEQUES DE FREJUS moyen d'existence que le brigandage, durent commettre encore bien des ravages autour d'eux. Nous pouvons supposer, sans crainte de nous tromper, que, de la région montagneuse et boisée où ils avaient établi leur repaire, ils descendaient souvent dans les plaines, attaquant les villages sans défense, pillant les campagnes et détruisant les églises et les cou– vents ) (1). On trouve en effet sur la colline qui domine les Mayons et la route qui va de ce village à Gonfaron, les restes d'un camp retranché qui doit avoir servi aux soldats de Mauronte. CeLte œuvre de défense, appelée le Casteou deïs Mourous par les habitants, est en pierre sèche et a plus de 20 mètres de longueur sur 10 mètres de largeur. De là les Maures pouvaient surveiller toute la plaine immense que traverse aujourd'hui la ligne du chemin de fer. Nous ne savons combien de temps durèrent les horreurs exercées par Mauronte et ses bandes indisciplinées; mais nous devons regarder comme certain, qu'avant de ralever leur monas– tère, l~s religieux de Lérins attendirent la pacification de toute la contrée. Après Charles Martel, en effet, c'est Pépin-le-Bref qui descend dans le Midi des Gaules. En 752, cet intrépide monarque prend sur les infidèles Narbonne la seule place forte qui leur restait. Sous ce prince, comme sous Charlemagne, les Sarrasins refoulés dans la péninsule hispanique n'osent plus en sortir; les terres et les mers sont tranquilles; nos ancêtres se mettent à réparer les ruines du passé. Les moines de Lérins profitèrent eux aussi de la pacification lI) G. de Rey, Les Invasions, ete., p. 49. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

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