Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

DU VIe AU XIIIe SIÈCLE 87 Francs; alors J l'homme cl u Seigneur, Eleuthère, avec les autres moines venus d'Italie, s'ernploient à relever de ses ruines le monastère de Lérins et à le ramener à son état primitif ». C'est à Charles Martel qu'on doit la première expulsion des Sarrasins de la Provence; mais ce haut fait d'armes rejeta les infidèles dans nos pays. En 739, en effet, ce vaillant capitaine chassa d'Avignon, d'Arles et de Marseille le traître Mauronte; celui-ci, obligé de prendre la fuite, se réfugia, avec les débris de son arrnée, dans les Inontagnes escarpées et impénétrables qui longent la Iner entre la ville d'Hyères et la rivière de l'Argens et qui portent depuis le nOln de Maures (1). C'était donc dans le cœur Inêlne du diocèse de Fréjus que les Sarrasins venaient de . pénétrer, et, si le reste de la Provence fut déli vré des attaques des infidèles, les bandes de Mauronte allaient frapper de terreur les habitant::; de nos contrées. « Ces bandes étaient sans doute peu Ïtnportantes, dit M. G. de Rey, puisque Lh9T'ies Martel reprit alors le cheinin de l'A ustra::;ie, considérant le pays COlnme pacifié et la Pro– vence 00lnn1e rangée définitivement sous sa dornination. Les Sarrasins cependant, Ïl'rités de leur défaite et n'ayant d'autre (1) Il Y a plusieurs opinions relatives à l'origine du nom de ce montagnes. M. Frédéric Aube, dans un mémoire prësenté à notre ociété d'étude (t. XV. p. 413), dit que ce nom vient du grec Mauros, obscur, touffu, il cau e des forêts impénétrable qui couvrent ces montagnes. Bouche (Hist. de Provence, l, p. 702), uivi par 1\1. G. de Rey (Les Invasions, etc., p. 49), veut que ce nom soit un dérivé de celui de Mauronte. Mais, d'aprè l'opinion la plus accréditée, c'est la couleur bas3uée de ces Barbare qui les auralt fait appeler Ids .Houro?ts par les indigènes; de là le nom de }faures donné soit (lUX Sarrasins, soit aux montagnes qui les cachaient. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028