Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

86 1 A 1 LES EVEQUES DE FREJUS Eleuthère se repentait de n'avoir point conquis la palme du martyre avec Colomb, en mourant avec ses frères, puisqu'il le pouvait si facilement. Mais la Providence divine voulut le con– server afin qu'en survivant à ses frères il put raconter à la pos– térité ce qu'il avait vu et faire célébrer dignement par une fête solennelle la passion des saints martyrs ,). « Lorsque le lever du soleil rendit la lumière à la terre, voilà qu'une multitude d'oiseaux marins, des mouettes, couvrirent l'île comme de l'ombre de leurs ailes; elles poussèrent longtemps des cris plaintifs, pour déplorer la mort des saints Pères, comme si elles vûulaient célébrer leurs funérailles, jusqu'à ce que leurs restes fussent ensevelis. Les pauvres moines survi– vants, enKemble avec l'homme de Dieu Eleuthère, après avoir donné libre cours à leurs larmes et à leur douleur au sujet de la mort si glorieuse, mais lamentable, de leurs frères, inhumèrent leurs corps sacrés dans l'île et puis, laissant à eette terre bénie la garde de ces vénérables trésors, ils se retirèrent non sans tristesse et se dirigèrent vers l'Italie pour y retrouver leurs compagnons. Ils racontèrent au Souverain Pontife, à Rome, la morL des saints moines et la ruine du monastère de Lérins »'. « Ces saints martyrs souffrirent vers l'an du Seigneur sept cent trente, la veille des nones d'août (1). Or, après cette catastrophe, continuent les actes, quelques séries d'années s'écoulent, les Barbares sont chassés de la Provence par la puissance des (1) On convient qu'il y a dans les actes une faute d'impression. Il faudrait lire non la veille des Nones, mais la veille des Ides d'août. La veille des Nones correspond au 4 août et celle des Ides au 12 août, jour auquel la fête de S. Porcaire se célébrait jadis à Lérins. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

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