Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

84 1 ~ 1 LES EVEQUES DE FREJUS subir toutes sortes d'outrages, pour qu'ils indiquent le lieu où sont cachés les trésors de l'abbaye. Comme ils n'obtiennent des saints que les vils vêtements qui les couvrent, les Barbares séparent des vieillard s les jeune8 moines, leur faisant mille promesses s'ils prennent part aux rites religieux du vainqueur, leur refus, au contraire, devant entraîner pour eux les supplices et la mort ». « Alors les vieillards sont en proie à une muette terreur, et par soupirs et prières, 11s demandent au Seigneur qu'il daigne accorder aux jeunes l'esprit de constance et de force contre toute défaillance possible. Mais les Barbares exerçaient contre les vieillards leur farouche cruauté comme des chiens furieux, et ils eXQortaient les jeunes à ne pas encourir pareil châtiment, que plutôt ils prennent en partage la gloire de ce monde et ses joies. Ceux-ci nJécoutant ni flatteries, ni menaces, se montrè– rent inébranlables et périrent après divers supplices » ° « Les brigands sacrilèges gardèrent pourtant de la sainte com– pagnie quatre des jeunes moines, robustes et beaux, qu'ils enfermèrent dans le navire de leur chef. Les autres, insultés, outragés, couverts de plaies J transpercés de lances, labourés de coups d'épée, succombèrent enfin à leurs inombrables blessures. Colomb et Eleuthère, qui s'étaient cachés, nous l'avons observé, dans une caverne, aperçurent par une fente du rocher les âmes de leurs compagnons brillant dans les airs comme des étoiles; elles avaient la gloire des anges et se félicitaient ensemble ». cc Alors Colomb dit à Eleuthère: cc e vois-tu pas dans quel éclatant triomphe nos frères, qui tout à l'heure mouraient, nous attendent en montant au ciel~ Et nous au si, aIlon 'Doeu et e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028