Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

DU VIe AU XIIIe SIÈCLE 83 se laissent séduire par des promesses ou ébranler par des menaces. Je conseille donc de les envoyer en Italie, et, à la fin des malheurs, ils reviendront, rebâtiront le sacré monastère et entoureront d'honneur les reliques enfouies ». Les frères se rangèrent unanimement à cet avis. Alors l'abbé ajouta: « Examinez-vous avec soin et si vous connaissez que quelqu'un de vous prenne peur de la mort, que celui-là se retire avec les enfants, de peur qu'au moment decisif il ne succombe, car gran– dement sont opposées les dispositions de l'âme et de la chair ». « Après de minutieuses recherches pendant deux jours J il se trouva que cinq cent cinq religieux avec solidité et courage se montrèrent prêts à affronter le martyre pour le nom de J ésus– Christ. Par de longues et ferventes prières J ils se prép rent à la mort et soupirent vers cet heureux moment. ()r, pendant qu'ils fortifient leurs âlnes par la l"éception des sacrements, deux d'entre eux, encore jeunes, furent saisis de peur; l'un avait nom Colomb et le second Eleuthèce. Se séparant donc de leurs frères, ils se cachèrent près du rivage dans une ca– verne» (1). « Alors, la nation ennemie descendue sur ces bords frémissait rugissante contre les saints. Aussitôt les églises sont renver– sées, les croix brisées, les autels et objets sacrés profanés. Méchalument, l'on traîne les moines innocents et on leur fait (1) Cette caverne se voit encore dans le nord de l'île, entre le petit port et la pointe orientale; elle conserve le nom de Baiimo de l'Âbbat. Pour y parvenir il faut entrer dans la mer et se glisser entre deux rochers par une ouverture fort 'trolte. (Alliez, Lérins, Cannf8, etc., p. 48.) e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

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