Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

78 J A J LES EVEQUES DE FREJUS trouvons-nous le même silence sous la plume de l'historien de saint Siffred, qui lui aussi parle des rapports de saint Césaire avec l'abbé de Lérins' D'ailleurs, est-il impossible qu'il y ait eu dans cette abbaye, à deux siècles d'intervalle, deux abbés du mêlne nOlll? Y a-t-il une difficulté historique à placer le premier pendant le noviciat de saint Césaire et l'autre à l'arrivée des Sarrasins ~ L'histoire du monastère indique-t– elle un autre abbé à l'époque où ces deux Porcaire doivent être placés ~ Non, rien de tel ne se voit dans la chronologie de Lérins. M. l'abbé Pierrugues croit encore donner une preuve décisive en faveur de l'opinion qu'il patronne, en disant que le massacre de Lérins (le nombre des victimes le fait supposer) dut a voir lieu à une époque où le monastère était encore florissant et, d'après lui, vers le milieu du VIe siècle, la gloire de Lérins avait fini, de là le titre de sa brochure, et ce fut, ajoute-t-il, le martyre de saint Porcaire et de ses compagnons qui donna à eette abbaye le coup de mort dont elle ne se releva jamais. Voilà, certes, une supposition entièrement gratuite et contre laquelle proteste l'histoire du monastère. Il est vrai -' dans le cours du VIle siècle, Lérins eut besoin d'une réforme et nous avons vu saint Aigulphe l'opérer. Le martyre du réformateur sembla faire craindre, un instant, pour la prospérité de son œuvre; le contraire arriva: car l'élan qui se p~oduisit vers la vie religieuse amena dans pau de temps à Lérins un si grand nombre d'âmes qu'à la fin même du siècle, l'abbé saint Amand était à la tête de trois mille sept cents moines. Il n'est donc pas nécessaire, on le voit, de remonter au VIe siècle pour retrouver les compagnons du mar- e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

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