Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

54 1 A 1 LES EVEQUES DE FREJUS que ces ruines aient échappé aux investigations d'Antelmy, quand cet historien a trouvé au' village de Sainte-Maxime des vestiges d'un monastère dont l'existence était oubliée. Le séjour à Callian de cette vierge illustre ne put être de longue durée, puisque selon la tradition que nous avons essayé de défendre, c'est dans le monastère du golfe Sambracitain qu'il faut fixer les années les plus belles de sa vie monastique. C'est là qu'elle partagea son temps entre la prière et le travail des mains, là qu'elle pratiqua de sublimes vertus, là surtout qu'elle mourut en laissant après elle le parfum de la plus haute sainteté. Des miracles s'accomplirent sur sa tombe, la voix du peuple l'éleva sur les autels, et bientôt le rivage, où sa chapelle était construite, fut désigné sous son nom. Toutefois si la paroisse de Sainte-Maxime peut disputer à celle de Callian l'honneur insigne d'avoir possédé le monastère où se sanctifia et mourut leur commune patronne, c'est à Callian seu– lement que l'Eglise vénère les reliques de cette vierge depuis le VIlle siècle. A cette époque, les Sarrasins dévastaient les côtes de la Provence et se préparaient à pénétrer dans l'intérieur des terres; et, soit qu'en ce temps-là, comme ]e croit Antelmy, les seigneurs de Callian eussent sous leur domination le territoire de Sainte-Maxime, soi t que la direction de ces deux paroisses J ce qui est plus admissible, appartint aux religieux de Lérins, les reliques de cette illustre vierge furent sauvées de la profanation des infidèles et transférées à Callian. C'est là que se trouvait ce précieux dépôt au IXe siècle: le L11artyrologe d'Adon en fait foi; c'est là qu'elles seront dans les siècles suivants. Pendant cent vingt-six ans, à la suite des guerres qui détruisirent le village e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

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