Espitalier, H. : Les Evêques de Fréjus : du VIe au XIIIe siècle

48 ~ A ~ LES EVEQUES DE FREJUS une généalogie imaginaire et une légende flatteuse, et, à l'aide de ces documents apocryphes, la conviction se sera faite dans les esprits (1). ous comprenons, dès lors, la dévotion envers sainte Maxime dont la famille de Grasse a toujours donné des preuves; nous cOlnprenons la signification de ce tableau du châ– teau de Cabris dont parle Antelmy et sur lequel sainte Maxirne est représentée tenant de la lnain droite une palme et appuyant l'autre sur un écusson aux armoiries de la maison de Grasse; nous comprenons enfin le zèle déployé par Louis de Grasse lorsque, en 1517, il vint réclamer, à la tête d'un corps de troupes, les reliques de sainte Maxime qui, au siècle précédent, avalent été transférées à Fréjus. « Mais tout cela, ajoute Antelmy, . ne peut servir de preuve suffisante en faveur de la conviction des comtes de GrR.sse sur la naissance de sainte Maxime. Nous ne pouvons tirer de ces faits divers, continue-t-il, qu'une con– clusion certaine, c'est que sainte Maxime, bien loin d'être une étrangère, a toujours été regardée J à travers tous les siècles, comlne appartenant à notre province et à notre sol et que les princes de Callian ou leurs descendants ou les héritiers de leur puissance ont toujours pris cette sainte comme leur patronne ». (1) On sait que Je roi Réné avait désigné par un sobriquet les qualités ou les défauts des prillcipa1es familles de la Provence. Celle de Gr3sse, à ses yeux, avait en partage la sottise. La discussion que nous avons entreprise montre bien que le bon roi Réné avait deviné juste. D'ailleurs, l'alliance prétendue avec des saints honorés dans nos pays fut 3 une certaine époque une m:irquc de distinction très-recherchée. Les Montolieu de Marseille se préva– laieut de leur p3renté avec saint Cyprien de Toulon et les Rascas d'Aix, réclamaient l'honnpur d'avoir rlonné le jour 1) saint Maxime de Ri(·z. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_028

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=